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Les schémas mentaux cachés qui créent de la pression et dirigent nos vies

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


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Nous avons tous des potentiels qui ressemblent à de véritables super-pouvoirs… et qui peuvent en même temps devenir nos plus grands défauts.

Pourquoi ?

Parce qu’ils se sont mis en place très tôt dans l’enfance, à une période où nos comportements étaient directement motivés par deux besoins fondamentaux : exister et survivre.


Dès nos premiers mois – entre trois et six mois environ – nous comprenons déjà la notion de cause à effet.

Par exemple : si j’ai faim et que je l’exprime, de la nourriture devrait s’approcher de moi… via une des figures parentales.

Nous comprenons très vite que ces figures parentales assurent notre survie.

Alors, instinctivement, en plus du besoin vital de reconnaissance, nous faisons tout pour qu’elles continuent à s’intéresser à nous et à répondre à nos besoins.


Peu à peu, nous déduisons des comportements à adopter pour être reconnus et continuer à exister à leurs yeux.

C’est ainsi que se construisent des schémas ultra-puissants, enracinés dans notre instinct de survie.



Les cinq messages contraignants


Ici, je vais faire des raccourcis car il ne s’agit pas d’un cours sur les drivers mais mon but est que tu comprennes bien.

Sans en avoir conscience, la plupart des parents transmettent à leur enfant cinq messages contraignants qui se transformeront en schémas qu’en analyse transactionnelle on appelle les drivers.

Ces messages, intégrés très tôt, entraînent de véritables mécanismes de pensée :

1. Fais vite

2. Sois fort

3. Fais des efforts

4. Sois parfait

5. Fais plaisir


Ces messages sont tellement ancrés qu’ils deviennent comme le système d’exploitation d’un téléphone.

On peut installer de nouvelles applications, tester de nouvelles approches, mais le “programme de fond” reste le même.

Et c’est pourquoi, même en essayant beaucoup de choses, on peut avoir l’impression que rien ne change vraiment.

Nous les avons tous mais certains (un ou deux voire trois) sont très dominants.



Super-pouvoir ou pire défaut ?


Ces drivers nous ont permis de développer des capacités incroyables… mais ils peuvent aussi nous piéger.

C’est comme savoir créer et lancer du feu avec la main : un super-pouvoir impressionnant, mais si chaque fois que vous serrez une main une flamme jaillit, ce pouvoir devient un handicap.

La clé est donc d’en avoir conscience pour choisir quand l’utiliser… et quand le retenir.



Exemple concret


Un jour, en séance, je parle avec un client du driver Sois parfait.

Tout est clair pour lui, il comprend l’outil… mais rapidement, il se met à chercher des exceptions, à compliquer le concept, à vouloir que tout soit absolument parfait.

C’est une qualité en soi, mais là, il n’était plus en train de travailler pour améliorer ses relations (son objectif initial) : son driver avait pris le contrôle et l’avait détourné vers un objectif inconscient… la perfection.


C’est ça, un driver : une pulsion automatique.

Comme un chien en balade : tout va bien, on profite, et soudain… un chat passe ! Le chien se met à le poursuivre, oubliant complètement la balade.

Le driver fait pareil : il détourne notre attention, consomme notre énergie et crée de la pression – simplement parce qu’il n’est pas conscientisé.



Les cinq drivers en détail


1. Sois parfait


Messages reçus : « C’est bien, mais tu peux faire mieux », « Ce n’est pas mal… mais ce n’est pas encore ça ».

Derrière ces remarques, l’enfant comprend que pour être reconnu et aimé, il doit atteindre un niveau irréprochable.

Ce driver pousse à soigner chaque détail, à anticiper les erreurs, à viser toujours plus haut.

Atout : exigence, sens de la qualité, souci du travail bien fait.

Limite : insatisfaction chronique, procrastination par peur de mal faire, difficulté à accepter l’imperfection.



2. Fais vite


Messages reçus : « Dépêche-toi, on va être en retard », « Tu es trop lent ».

L’enfant associe rapidité et sécurité : se presser devient vital.

Ce driver incite à agir rapidement, à prendre des décisions vite et à passer à l’action sans attendre.

Atout : efficacité, réactivité, capacité à agir dans l’urgence.

Limite : stress permanent, précipitation, difficulté à savourer ou approfondir les choses.



3. Fais des efforts


Messages reçus : « On n’a rien sans rien », « Dans la vie, il faut se battre ».

L’enfant comprend que la valeur réside dans l’effort fourni, pas uniquement dans le résultat.

Ce driver pousse à persévérer même face aux obstacles et à ne pas abandonner facilement.

Atout : endurance, persistance, capacité à relever des défis.

Limite : tendance à s’épuiser, difficulté à lâcher prise, à choisir la facilité même quand elle est possible.



4. Sois fort


Messages reçus : « Ne pleure pas », « Tiens bon ».

L’enfant intègre que montrer ses émotions ou sa vulnérabilité met en danger sa reconnaissance et peut-être même sa survie affective.

Ce driver amène à se montrer solide, à cacher ses failles, à garder le contrôle en toutes circonstances.

Atout : résilience, maîtrise de soi, capacité à garder la tête froide.

Limite : isolement émotionnel, difficulté à demander de l’aide, à exprimer ses besoins ou sa sensibilité.



5. Fais plaisir


Messages reçus : « Tu fais plaisir à papa/maman », « Tu es gentil ».

L’enfant comprend que répondre aux attentes des autres garantit affection et reconnaissance.

Ce driver pousse à être attentif aux besoins d’autrui, à éviter les conflits, à maintenir l’harmonie.

Atout : empathie, diplomatie, sens du service.

Limite : oubli de soi, difficulté à poser des limites, tendance à vivre à travers la validation externe.



Je parlerai plus profondément de chacun d’entre eux plus tard mais c’est suffisant pour un premier contact.


L’exercice du jour


Pendant quelques jours, observe-toi.

• Dans quelles situations actives-tu spontanément un de ces drivers ?

• Dans quel état te mettent-ils ?

• Ton entourage repère-t-il ces comportements chez toi ?


Ces drivers sont des atouts : faire vite, être fort, persévérer, faire plaisir… Mais ils peuvent aussi t’entraîner dans des décisions automatiques qui créent une pression inutile et font prendre des directions que l’on peut d’ailleurs mieux comprendre dans sa vie.


En tournant le projecteur vers toi, tu pourras repérer quand ils se déclenchent, aussi bien dans ton quotidien que dans ton histoire.

Souvent, ce n’est pas le problème qui crée la pression… mais le driver qui se déclenche en arrière-plan.



Ce travail d’observation n’est pas toujours évident.

Être accompagné par un professionnel formé à ces notions permet de gagner du temps et d’aller plus en profondeur.


Si tu veux identifier les drivers qui conditionnent ta réussite – ou t’en éloignent – on peut travailler ensemble pour les mettre en lumière et les transformer en véritables alliés.

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