Les mots : portes ou prisons de nos émotions ?
- Sébastien Martel
- 21 août
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 sept.
Les mots que nous utilisons au quotidien sont bien plus que de simples sons ou lettres assemblées. Ce sont comme des étiquettes collées sur des pots. Dans ces pots, on retrouve un mélange d’émotions, de souvenirs, de représentations mentales. Chaque mot active donc un univers intérieur, et ce qui se trouve dans ton pot n’est jamais exactement le même que dans celui de ton voisin.
Cela signifie qu’il n’existe pas de “bons” ou de “mauvais” mots en soi. Pourtant, certains ont une connotation plus dynamisante, tandis que d’autres enferment. Mais surtout, un même mot, utilisé avec une intention et une gestuelle différente, peut avoir un poids et un impact totalement opposés.
Alors, que révèlent vraiment nos mots ? Et comment élargir leur usage pour ne plus se limiter dans nos expériences émotionnelles ?
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Comment les mots nous enferment
Lorsque nous utilisons toujours les mêmes mots pour décrire ce que nous ressentons ou vivons, nous nous enfermons dans une prison invisible.
Prenons l’exemple du mot “stress”.
Il est tellement utilisé qu’il finit par englober une masse d’expériences très différentes :
• Trembler avant de prendre la parole en public,
• Avoir des problèmes de peau,
• Sentir une boule au ventre,
• Ou même… être excité avant un moment important.
Tout cela est souvent résumé par “je suis stressé”. Le problème ? Le mot devient un fourre-tout. Il empêche de préciser ce que nous ressentons vraiment, et donc de trouver les vraies causes et solutions.
Si au lieu de “stress”, tu disais “je me sens excité”, “je suis sous pression”, “je ressens de l’appréhension”, ou encore “je suis stimulé”… tu n’aurais pas la même expérience intérieure. Car les mots que tu utilises te façonnent, ils colorent ton vécu.
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Pourquoi enrichir son vocabulaire émotionnel ?
Nous connaissons environ 30 000 mots, mais n’en utilisons régulièrement que 2 à 3 000. Et pour définir comment on se sent ? Une petite dizaine de mots génériques : “bien”, “pas bien”, “ça va”, “normal”, “fatigué”, “super”…
Résultat : nous passons à côté d’une palette immense de nuances. Enrichir son vocabulaire émotionnel, c’est :
• Mieux se connaître,
• Augmenter sa conscience de soi,
• Sortir des cases limitantes,
• Retrouver de la liberté dans ses expériences.
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Une liste de 100 émotions :
Exercices pratiques
Exercice du matin : “Les 3 mots de mon état”
Durée : 2 à 3 minutes
1. Prends la liste des émotions.
2. Ferme les yeux, respire profondément.
3. Choisis 3 mots qui décrivent ton état actuel.
Exemple : fatigué – curieux – serein. Car c'est l'occasion de ne pas limiter son experience. on peut se sentir plusieurs choses en même temps. du coup, une part de nous peur être anxieuse mais une autre part excitée ou impatiente et motivée.
4. Note-les dans un carnet.
5. Observe : “Pourquoi je ressens ça ?” → sans jugement.
6. Option : choisis 1 mot ressource que tu veux inviter pour la journée (confiance, clarté, joie…).
Objectif : développer un vocabulaire émotionnel riche, prendre conscience de ton état intérieur et donner une intention à ta journée.
Télécharge les fiches :
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Variante : Corps – Cœur – Esprit
• 1 mot pour ton corps (fatigué, détendu, crispé…).
• 1 mot pour ton cœur (joyeux, triste, curieux…).
• 1 mot pour ton esprit (clair, confus, concentré…).
Cela permet de voir si une sphère est en déséquilibre et d’ajuster ton énergie.
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Exercice des situations quotidiennes
La prochaine fois que tu décris un film, une saison ou une expérience, évite “c’était cool / nul / bien / pas bien”.
Détaille : qu’est-ce qui t’a touché, ému, amusé, dérangé ?
Exemple :
Ton fils dit “j’aime pas l’hiver”. Si tu l’invites à préciser en lui demandant ce qu'il aime dans l'hiver, il va conscientiser qu’il aime peut-être :
• Les thés chauds,
• Les jeux de société,
• Les batailles de boules de neige,
• Les décorations de Noël…
Résultat : l’hiver n’est plus “nul”, mais devient une saison riche de nuances. L'hiver n'est plus dans un seul pot "négatif".
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Exercice d’élargissement
Pendant une semaine, observe les 5 mots que tu utilises le plus souvent pour parler de toi ou des situations.
Ensuite :
• Demande-toi : “Que veulent-ils vraiment dire pour moi ?”
• Cherche dans la liste des émotions des alternatives plus précises.
• Expérimente-les dans ton langage quotidien.
Ps. C’est un super jeu à faire avec quelqun extérieur. Ami, conjoint, collègue de bureau…
Amusez-vous à pointer les mots que vous répétez souvent. Ensuite tu pourras t’amuser à en choisir d’autre pour enrichir ton expérience.
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Conclusion
Les mots que tu choisis façonnent ta réalité. Ils peuvent t’enfermer dans une prison ou t’ouvrir un champ immense de nuances et de possibilités. Enrichir ton vocabulaire émotionnel, c’est enrichir ta vie.
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