L’autre et moi : un miroir de conscience

Sébastien Martel
il y a 1 jour
6 min de lecture

Dans l’article d’aujourd’hui, je vais éclairer une zone qui nous concerne tous : l’autre.

Je tiens à faire un vœu pour commencer cet article. Que chacun ressente un jour la liberté vis à vis des autres, quoi qu’ils pensent, quoi qu’ils fassent… en fin d’article, un cadeau qui je l’espère te partagera cette sensation magique.

Je me souviens, avec mon frère, chaque fois que nous étions ensemble, nous nous disputions… et dès que nous étions séparés, nous nous cherchions !

En couple, on veut parfois être seul ; quand on est seul, on désire être en couple. Nos amis nous déçoivent, notre patron, nos collègues, nos salariés aussi parfois.

J’ai entendu une phrase récemment qui m’a marqué :

« Nous ressentons de la colère chaque fois que nous avons une attente trop élevée vis-à-vis des autres. »

Cette phrase pourrait suffire à conclure, mais la lire ou en prendre conscience ne suffit pas. D’où l’intérêt de cet article : aller plus loin, avec un outil puissant, non seulement pour améliorer nos relations, mais aussi pour élargir notre regard sur la vie et son sens.

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Les positions de vie selon Éric Berne

Éric Berne, fondateur de l’Analyse Transactionnelle, nous a légué un outil remarquable : les positions de vie.

Il s’agit de quatre manières fondamentales de se percevoir soi-même et de percevoir l’autre.

Avant tout, il est essentiel de comprendre une chose :

• Cet outil est un projecteur tourné vers soi.

• Il ne s’agit pas d’analyser les autres, mais de prendre conscience de la position dans laquelle moi, je me place.

• Ce n’est pas « la réalité », c’est ma perception.

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Les quatre positions de vie

1. OK + / OK +

• Je suis digne d’exister et l’autre aussi.

• C’est la position la plus constructive, adulte, gagnant-gagnant.

• L’émotion associée : la joie.

2. OK + / OK -

• Je suis OK, mais l’autre ne l’est pas.

• Je me perçois supérieur, je juge.

• L’émotion associée : la colère.

3. OK - / OK +

• Je ne suis pas digne, mais l’autre oui.

• C’est une position de soumission, dominée par la peur.

4. OK - / OK -

• Ni moi, ni l’autre ne sommes dignes.

• On se dévalorise et on dévalorise l’autre.

• L’émotion associée : la tristesse, parfois jusqu’à la dépression.

Nous voyageons entre ces positions au cours d’une même journée, selon notre état intérieur, nos interlocuteurs, nos contextes.

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Exemple vécu

Lors d’une formation avec des cadres au chômage, une femme expérimentée entre dans la salle. Elle me dévisage de haut en bas et ses premiers mots sont :

— « Vous n’êtes pas un peu jeune pour ce métier ? »

Puis, très vite, elle m’accuse de « me faire de l’argent sur le dos des chômeurs ».

Intérieurement, mon premier réflexe fut : « Quelle conne ! » (je l’avoue).

À ce moment-là, elle était probablement dans OK + / OK - à mes yeux, et moi je la percevais aussi en OK -. Autant dire que si je restais figé dans cette position, rien ne pouvait évoluer.

Pourtant, au fil du travail, j’ai choisi de changer mon regard : au lieu de la voir comme « OK - », j’ai décidé de chercher ses qualités. C'est l'unique moyen de réellement accompagner l'autre et je savais que j'avais tout intérêt à m'activer si je ne voulais pas subir les 6 mois de formation.

Et j’en ai trouvé. Progressivement, grâce à mon changement de position, elle s’est transformée : elle s’est remise à chercher un emploi, à prendre soin d’elle, à s’ouvrir...

À la fin de l'accompagnement, elle m’a dit :

« Vous êtes le seul à m’avoir comprise depuis longtemps. Les autres ? Tous des cons ! »

J’ai souri : une graine venait d’être plantée.

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Comment utiliser cet outil

Quand quelqu’un nous met en difficulté, la meilleure chose à faire est de changer notre regard sur lui.

Passer de OK - à OK + dans notre tête.

Comment ?

• En cherchant sincèrement ce qu’il a de positif, ses qualités, ses forces.

• Même si c’est difficile au début, persévérer.

• Si vraiment rien ne vient, c’est peut-être un signe qu’il faut prendre de la distance. Mais éviter systématiquement quelqu’un nous prive aussi de liberté.

Pas facile ! Surtout dans certains cas... Et on me dit souvent... mais je dois aimer tout le monde ?

La question n'est pas d'aimer, ou ne pas aimer... il est question de liberté et j'y reviens plus loin.

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Une dimension plus large

Se croire supérieur à quelqu’un, c’est juger qu’il n’est « pas OK ». C’est la racine de nombreux conflits. Or, quand on écoute les deux parties d’un conflit, chacune est persuadée d’avoir raison.

La conscience consiste à élargir son regard. En s'identifiant à son mental et toutes les croyances et autres enchevêtrements, oui la colère monte... parce que je me sens Ok et pas l'autre. Mais si je regarde la situation, l'autre et moi-même, en tant que partie de la vie, partie d'un même organisme, l'intensité émotionnelle peut diminuer, mais j'en parle un peu plus bas.

En Inde, on se salue par Namaskar / Namaskaram : on s’incline devant le divin en l’autre, au-delà de son mental, de ses jugements, de ses erreurs.

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Si ce que je ressens dépend des autres, je suis dépendant.

La conscience, c’est réaliser que je peux choisir mon angle de vue.

--- On peut recevoir des coups de la vie, mais ajouter ou non de la souffrance reste un choix.

--- La colère est un poison qu’on boit en croyant qu’il fera du mal à l’autre. En réalité, il nous détruit nous-mêmes.

En changeant notre regard, en plaçant l’autre en OK +, nous retrouvons notre liberté intérieure.

Et pourquoi ferait-on ça ?

J'aime prendre l'image d'un corps.

Si je suis une cellule et que l'autre en est une autre. Si son attitude qui ne me convient pas et me met en colère, je suis donc infecté. Je deviens une cellule infectée qui, en colère, va probablement en infecter d'autres.

"Oui mais il ne faut pas exagérer... certains méritent bien ça non ?"

Je ne sais pas ce qu'ils méritent mais... je le redis, entretenir la colère est juste un poison à l'intérieur de soi et pas chez l'autre ! Des études aujourd'hui l'ont prouvé. La colère agit comme un poison à l'interieur. De plus, quand je suis en colère ma vibration, mon energie, mes mots, mes propres actions sont impactées. C'est réellement moi qui suis infecté. Je suis infecté non pas par ce que fait l'autre, mais comment je le perçois. Parce que j'attends de lui autre chose.

Alors pourquoi ferait on ça, changer son regard sur l'autre ? Pour rester libre de vibrer et de choisir son état intérieur. Indépendamment des autres. LIBRE.

C'est encore une fois, dans cet article, un éclairage sur ce qui se passe inconsciemment en nous pour nous donner plus de liberté, de choix et de pouvoir se réaliser pleinement, sans excuses extérieures.

(J'ai beaucoup parlé de la positon OK+ OK- où le travail consiste à augmenter sa vision de l'autre. Je parlerai prochainement de comment faire quand on se sent Ok-).

Comme je le disais au début de mon article, je voulais te faire un cadeau... en espérant que tu puisses savourer, chaque jour un peu plus, cette liberté intérieure.

Installe-toi assis, le dos bien droit contre un mur ou sur une chaise, les membres décroisés et si possible les mains orientées vers le haut, relâchées et posées sur les accoudoirs ou sur les jambes. Dépose tes lunettes et assure toi de ne pas être dérangé. En écoutant au casque, ton expérience immersive sera décuplée.